Dossier de presse
     
 
  La Presse du vendredi 9 janvier 2004
Rafika Dhrif, à l'espace Caliga
Au commencement la couleur, chaleureuse et puissante
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  Libre et multiple est la création de Rafika Dhrif qui obéit à une intelligente indépendance : à la fois figuration et abstraction.

On a pu découvrir cette vérité et bien d'autres encore à travers sa dernière exposition qu'abrite, depuis mardi dernier, l'espace Caliga.

Cette Tunisienne, originaire de Mahdia, est diplômée de l'école des Beaux Arts en 1973 et elle s'est installée depuis en France où elle a étudié à l'Ecole nationale supérieure des arts plastiques de Paris. Elle a exposé au Grand Palais des Champs Elysées en 1972, au cour d'une exposition collective et a pu remporter le prix Louis Dumoulin.

Jusqu'à ce jour, Rafika Dhrif ne fait qu'exposer ses oeuvres ici et ailleurs, l'esprit sans cesse en alerte, essayant toujours de multiplier les expériences picturales qui l'ont amenée à explorer des voies diverses dans la plus grande autonomie.

Dans ses oeuvres, la couleur trône de façon impériale, chaleureuse, puissante et en souveraine absolue. Jamais agressive, elle impose sa force d'intensité par des rapports subtils de valeurs que l'artiste parvient à établir en douceur.
  La couleur parle le langage de l'émotion, du sentiment, du coeur et modèle la forme en structurant les toiles exposées grâce à une composition très riches.

Un dialogue émotionnel

Toutes ses "abstractions" baignent dans une richesse d'harmonie; des voix colorées se répondent et se racontent, créant un dialogue émotionnel assez fort.

Le nu, un dessin qu'elle a toujours aimé et qui constitue la partie intime de ses créations, est pratiqué alors avec une sorte de frénésie. Trois toiles portant le titre "Nu" nous éclairent au sujet de l'artiste et nous révèlent ses recherches. D'un pinceau épuré, rapide, elle cisèle le corps féminin avec acuité.

Outre la maîtrise incontestable du trait, c'est toute l'invention du peintre qui est ici mise en relief. Que le corps ou le visage ne comportent pas de contour ou, au contraire, qu'ils ne soient qu'un contour sans aucun signe, la même force d'expression les habite.

Une exposition visible jusqu'au 22 janvier.

Ronz NEDIM