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Libre
et multiple est la création de Rafika Dhrif qui obéit
à une intelligente indépendance : à la fois figuration
et abstraction.
On a pu découvrir cette vérité et bien d'autres
encore à travers sa dernière exposition qu'abrite, depuis
mardi dernier, l'espace Caliga.
Cette Tunisienne, originaire de Mahdia, est diplômée
de l'école des Beaux Arts en 1973 et elle s'est installée
depuis en France où elle a étudié à l'Ecole
nationale supérieure des arts plastiques de Paris. Elle a exposé
au Grand Palais des Champs Elysées en 1972, au cour d'une exposition
collective et a pu remporter le prix Louis Dumoulin.
Jusqu'à ce jour, Rafika Dhrif ne fait qu'exposer ses oeuvres
ici et ailleurs, l'esprit sans cesse en alerte, essayant toujours
de multiplier les expériences picturales qui l'ont amenée
à explorer des voies diverses dans la plus grande autonomie.
Dans ses oeuvres, la couleur trône de façon impériale,
chaleureuse, puissante et en souveraine absolue. Jamais agressive,
elle impose sa force d'intensité par des rapports subtils de
valeurs que l'artiste parvient à établir en douceur. |
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La
couleur parle le langage de l'émotion, du sentiment, du coeur
et modèle la forme en structurant les toiles exposées
grâce à une composition très riches.
Un dialogue émotionnel
Toutes
ses "abstractions" baignent dans une richesse d'harmonie;
des voix colorées se répondent et se racontent, créant
un dialogue émotionnel assez fort.
Le
nu, un dessin qu'elle a toujours aimé et qui constitue la
partie intime de ses créations, est pratiqué alors
avec une sorte de frénésie. Trois toiles portant le
titre "Nu" nous éclairent au sujet de l'artiste
et nous révèlent ses recherches. D'un pinceau épuré,
rapide, elle cisèle le corps féminin avec acuité.
Outre la maîtrise incontestable du trait, c'est toute l'invention
du peintre qui est ici mise en relief. Que le corps ou le visage
ne comportent pas de contour ou, au contraire, qu'ils ne soient
qu'un contour sans aucun signe, la même force d'expression
les habite.
Une
exposition visible jusqu'au 22 janvier.
Ronz
NEDIM
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