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Chaque
exposition de Nadia Zouari est un événement. L'invitation
de l'Espace Caliga en main, ainsi qu'un catalogue sublime de ses oeuvres
renouvellent ce même bonheur fragile, cette même perception
d'un instant privilégié et l'accord profond entre l'oeil
mental et l'oeil visuel.
Toute vie d'artiste est une suite de métamorphoses et c'est
justement en traitant de métamorphose que Nadia Zouari, dans
sa peinture et sa sculpture, montre que le recours au transfiguré,
à l'autre dimension du figuré, à l'imaginaire,
lui est nécessaire pour prolonger le regard et étaler
l'émotion.
Chaque oeuvre est un horizon nouveau
C'est en 1994 que s'affirme sa vocation de peintre. Dès lors,
elle se consacre avec passion à la traduction du monde des
apparences "... je peins et dessine toujours... de l'enfant qui
disparaît au coin de la rue à l'événement
qui bouleverse une région de la planète, de la plus
petite bestiole à l'univers... je peins mon propre tiraillement
entre le rêve et la réalité. Je peins des perceptions,
des impressions de la vie", explique-t-elle.
La
période des ses débuts est riche de mouvements artistiques,
sa dernière exposition datant de 1999 est un succès
absolu. Nadia Zouari n'y succombe pas, tout au plus, emprunte-t-elle
avec une intelligence et une extrême sensibilité les
éléments qui lui paraissent nécessaires à
sa création. |
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Délicatement,
elle effleure la surface de la toile laissant aller son geste doux,
une douceur qui coule d'elle-même et ne déposant que
l'empreinte d'une vision passagère.
Elle peint avec dévotion, s'inclinant devant la beauté
des thèmes avec une infinie vénération, laissant
quelque chose d'indéfinissable passer à travers elle
et s'infiltrer dans l'esprit et le coeur du spectateur.
La
sûreté de sa main s'allie à la délicatesse
de son âme et rehausse ainsi encore sa distinction naturelle.
Elle a le pouvoir de donner à tous les sujets qu'elle traite,
sur l'espace infini qui se déploie dans ses tableaux, une
dimension sublime et intemporelle.
Plage de couleurs après plage de couleurs, ligne après
ligne et d'une silhouette à l'autre, le sujet apparaît
comme lorsque Baudelaire parlait "des nuages qui passent là-bas
ou lorsqu'on scrute l'étendue de l'horizon. Dans l'indéfini
du lieu, dans l'indépendance du temps, le vivant ciselé
sur la toile, baigné dans la lumière, jouit d'une
ambiance intime et poétique". Dans la mesure où
l'artiste est un vecteur d'émotions, je peins la vie, affirme
Nadia Zouari.
Cette exposition d'oeuvres récentes est une délicate
invitation à tous ceux qui pensent que la vie est avant tout
beauté et séduction.
Ronz
NEDIM
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