Dossier de presse
     
 
  La Presse du jeudi 27 février 2003
Gavée d'ombres et de lumières
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  Iveta Minka Ben Mahmoud, peintre slovaque, s’est installée en Tunisie en 1990. Professeur de peinture traditionnelle, peinture sur soie, céramique et verre depuis deux ans, au Centre culturel russe, elle a participé à des expositions collectives à Tunis, Carthage et Ezzahra. Au fil des années, elle a affirmé une écriture à la fois simple et précise, dépouillée du superflu. Elle s’exprime au pastel qu’elle maîtrise pleinement. Tout en étant à l’aise aussi bien dans le figuré que dans les œuvres abstraites. Depuis le 14 février, ses œuvres ne cessent d’égayer l’Espace Caliga.

On retrouve dans son travail récent une étrange sédimentation de la mémoire antique, de signes rupestres, de réminiscences orientales mettant l’accent sur ce goût du peintre pour la culture arabo-berbère.

Elle s’est pleinement servie du pastel jaune d’or pour présenter des paysages du Sud aux lumières somptueuses, aux gens solides, enracinés dans des terres gavées de soleil, de vent, d’ombres et de chaleur.Huile sur toile et sur bois en relief, ses œuvres sont d’une rare beauté où tout élément de notre nature apparaît dans une sorte de pureté obsessionnelle qui engage l’artiste sur des chemins de très haute volée.

Dans «Ksour», «Mosaïque du Sud», «Tataouine» et «Rêve de sable», à travers les formes des constructions berbères et les dégradés des couleurs jaune et orange, elle compose un hymne à la beauté du Sud et à sa richesse naturelle.

 

Le génie de cette artiste se situe dans sa capacité à saisir l’instant unique dans sa richesse émotionnelle. Elle parvient ainsi à capter toute l’intensité des émotions qu’elle entrevoit à travers une scène, un moment de la vie, du quotidien : «Voisins», «Koffa», «Couscous» et «Thé d’après-midi». Violente ou plus diffuse, la lumière omniprésente cisèle la forme si précise, joue avec l’ombre, anime la composition et révèle le goût de l’artiste pour répercuter le beau dans le vécu des gens et des lieux.

Dans d’autres huiles, elle présente une étendue de couleurs bleu et turquoise n’excluant pas ainsi l’autre composante de notre nature : la mer.

Les «Nuits d’été», «Fantaisie bleue» et «Tempête» baignent dans des halos de lumières bleues, débordant d’espérance et de poésie, nous entraînant vers une belle rêverie et apaisant notre soif après un long voyage au cœur du Sud.

Minka Ben Mahmoud s’est servie de son talent d’artiste pour rendre hommage, à travers ses œuvres, à la terre qui a nourri son travail. Son exposition s’achève aujourd’hui.


Ronz NEDIM