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Iveta
Minka Ben Mahmoud,
peintre slovaque, s’est installée en Tunisie en 1990. Professeur
de peinture traditionnelle, peinture sur soie, céramique et
verre depuis deux ans, au Centre culturel russe, elle a participé
à des expositions collectives à Tunis, Carthage et Ezzahra.
Au fil des années, elle a affirmé une écriture
à la fois simple et précise, dépouillée
du superflu. Elle s’exprime au pastel qu’elle maîtrise pleinement.
Tout en étant à l’aise aussi bien dans le figuré
que dans les œuvres abstraites. Depuis le 14 février, ses œuvres
ne cessent d’égayer l’Espace Caliga.
On retrouve dans son travail récent une étrange sédimentation
de la mémoire antique, de signes rupestres, de réminiscences
orientales mettant l’accent sur ce goût du peintre pour la culture
arabo-berbère.
Elle
s’est pleinement servie du pastel jaune d’or pour présenter
des paysages du Sud aux lumières somptueuses, aux gens solides,
enracinés dans des terres gavées de soleil, de vent,
d’ombres et de chaleur.Huile sur toile et sur bois en relief, ses
œuvres sont d’une rare beauté où tout élément
de notre nature apparaît dans une sorte de pureté obsessionnelle
qui engage l’artiste sur des chemins de très haute volée.
Dans
«Ksour», «Mosaïque du Sud», «Tataouine»
et «Rêve de sable», à travers les formes
des constructions berbères et les dégradés
des couleurs jaune et orange, elle compose un hymne à la
beauté du Sud et à sa richesse naturelle.
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Le
génie de cette artiste se situe dans sa capacité à
saisir l’instant unique dans sa richesse émotionnelle. Elle
parvient ainsi à capter toute l’intensité des émotions
qu’elle entrevoit à travers une scène, un moment de
la vie, du quotidien : «Voisins», «Koffa»,
«Couscous» et «Thé d’après-midi».
Violente ou plus diffuse, la lumière omniprésente
cisèle la forme si précise, joue avec l’ombre, anime
la composition et révèle le goût de l’artiste
pour répercuter le beau dans le vécu des gens et des
lieux.
Dans d’autres huiles, elle présente une étendue de
couleurs bleu et turquoise n’excluant pas ainsi l’autre composante
de notre nature : la mer.
Les
«Nuits d’été», «Fantaisie bleue»
et «Tempête» baignent dans des halos de lumières
bleues, débordant d’espérance et de poésie,
nous entraînant vers une belle rêverie et apaisant notre
soif après un long voyage au cœur du Sud.
Minka
Ben Mahmoud s’est servie de son talent d’artiste pour rendre hommage,
à travers ses œuvres, à la terre qui a nourri son
travail. Son exposition s’achève aujourd’hui.
Ronz NEDIM
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