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Voici
sans conteste l'une des expositions les plus originales et les plus
enrichissantes de la saison. A l'espace Caliga, tout amateur d'art
trouvera sa part de bonheur rien qu'en effleurant avec le regard les
toiles de Ali Batrouni, la céramique de Nehla Weslati, le cuivre
émaillé de Yolande Basacomas ou la sculpture de Jean-Paul
Pernette.
Leurs personnalités et leurs techniques, très différentes,
apportent à cette exposition un grand intérêt
tant visuel que culturel.
Histoire
de femme à histoire
Ali
Batrouni nous fait découvrir des sensations nouvelles. Il passe
de la couleur au trait.
A mi-chemin entre spiritualité et connaissance, son travail
propose une rencontre au-delà du temporel.
La peinture, faite de signes, semble parfois liée à
la narration. Celle d'une histoire de femme à histoire. Elle
est fascinante, pourrait-on dire, pour la trace, le souvenir, le fait
de graver quelque chose pour l'éternité. Comme les anciens
Egyptiens, qui préparaient leur dernière demeure pour
l'éternité, sans y croire peut-être vraiment,
Ali Batrouni peint aujourd'hui les traces de notre civilisation. Cette
silhouette de femme tracée avec sûreté et exprimée
avec beaucoup de subtilité.
La nature à l'honneur
Côté cuivre émaillé, Yolande Basacomas
est fascinante avec sa technique artistique très bien maîtrisée.
Lorsque l'on contemple une de ses oeuvres, on ressent immédiatement
une grande spiritualité qui s'en dégage.
Par sa maîtrise de la technique et sa grandeur de sentiment,
cette artiste nous montre la réalité des choses. Elle
nous offre un regard neuf sur le monde et en particulier sur les plantes
et les éléments de la nature qui ont une place privilégiée
dans sa peinture. |
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Elle
rend ainsi un hommage émouvant à l'amour qu'elle éprouve
pour la nature.
Dans
chaque oeuvre, Yolande Basacomas immortalise véritablement
ce qu'elle nous présente et cela d'une façon pleine
d'amour et de douceur.
Ses oeuvres nous rappellent des dessins chinois, elle s'en est inspirée
même pour les titres : zaza, yumi, kijima, michiko... Un travail
beau et très raffiné.
Si
vibrante, si accablante
Jean-Paul Penette, ciseleur d'art de métier, sculpteur
sur bois et bronze, ses travaux ne laissent pas indifférent.
C'est qu'un sentiment d'amour intense émane de ses sculptures.
C'est
avec la tranquilité de celui qui a foi en ce qu'il fait qu'il
avance sur son chemin, cherchant à révéler
dans la matière (bois, bronze) le trésor potentiel
qu'elle contient.
La
femme, mot-clé des oeuvres de Pernette, par elle, pour elle,
il sculpte. S'inspirant d'elle, il la contemple, la sublime et lui
rend hommage à longueur de temps. Elle est façonnée
de son âme et de son coeur, c'est pour cela qu'elle est si
vibrante et si accablante.
Une
vérité se dégage de ces corps nus nous incitant
à forger, à notre tour, notre propre sculpture intérieure.
Comme l'écrivait Baudelaire, nous devons "contempler
des ouvrages d'art non pas dans leur matérialité facilement
saisissable, mais dans l'âme dont elles sont douées".
Marier la matière à l'esprit
Quant
à Nehla Weslati, elle pratique avec talent la céramique.
Sa technique, irréprochable, s'accompagne d'une créativité
tendre et séduisante à la fois, qui nous propulse
dans un monde où la matière et l'esprit s'unissent
dans un mariage réussi.
L'exposition sera visible jusqu'au 26 février prochain.
Ronz NEDIM
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