Dossier de presse
     
 
  La Presse du jeudi 19 février 2004
Présence des arts
Immortaliser la beauté, forger l'âme
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  Voici sans conteste l'une des expositions les plus originales et les plus enrichissantes de la saison. A l'espace Caliga, tout amateur d'art trouvera sa part de bonheur rien qu'en effleurant avec le regard les toiles de Ali Batrouni, la céramique de Nehla Weslati, le cuivre émaillé de Yolande Basacomas ou la sculpture de Jean-Paul Pernette.

Leurs personnalités et leurs techniques, très différentes, apportent à cette exposition un grand intérêt tant visuel que culturel.

Histoire de femme à histoire

Ali Batrouni nous fait découvrir des sensations nouvelles. Il passe de la couleur au trait.

A mi-chemin entre spiritualité et connaissance, son travail propose une rencontre au-delà du temporel.

La peinture, faite de signes, semble parfois liée à la narration. Celle d'une histoire de femme à histoire. Elle est fascinante, pourrait-on dire, pour la trace, le souvenir, le fait de graver quelque chose pour l'éternité. Comme les anciens Egyptiens, qui préparaient leur dernière demeure pour l'éternité, sans y croire peut-être vraiment, Ali Batrouni peint aujourd'hui les traces de notre civilisation. Cette silhouette de femme tracée avec sûreté et exprimée avec beaucoup de subtilité.

La nature à l'honneur

Côté cuivre émaillé, Yolande Basacomas est fascinante avec sa technique artistique très bien maîtrisée.

Lorsque l'on contemple une de ses oeuvres, on ressent immédiatement une grande spiritualité qui s'en dégage.

Par sa maîtrise de la technique et sa grandeur de sentiment, cette artiste nous montre la réalité des choses. Elle nous offre un regard neuf sur le monde et en particulier sur les plantes et les éléments de la nature qui ont une place privilégiée dans sa peinture.
  Elle rend ainsi un hommage émouvant à l'amour qu'elle éprouve pour la nature.

Dans chaque oeuvre, Yolande Basacomas immortalise véritablement ce qu'elle nous présente et cela d'une façon pleine d'amour et de douceur.

Ses oeuvres nous rappellent des dessins chinois, elle s'en est inspirée même pour les titres : zaza, yumi, kijima, michiko... Un travail beau et très raffiné.

Si vibrante, si accablante

Jean-Paul Penette, ciseleur d'art de métier, sculpteur sur bois et bronze, ses travaux ne laissent pas indifférent. C'est qu'un sentiment d'amour intense émane de ses sculptures.

C'est avec la tranquilité de celui qui a foi en ce qu'il fait qu'il avance sur son chemin, cherchant à révéler dans la matière (bois, bronze) le trésor potentiel qu'elle contient.

La femme, mot-clé des oeuvres de Pernette, par elle, pour elle, il sculpte. S'inspirant d'elle, il la contemple, la sublime et lui rend hommage à longueur de temps. Elle est façonnée de son âme et de son coeur, c'est pour cela qu'elle est si vibrante et si accablante.

Une vérité se dégage de ces corps nus nous incitant à forger, à notre tour, notre propre sculpture intérieure. Comme l'écrivait Baudelaire, nous devons "contempler des ouvrages d'art non pas dans leur matérialité facilement saisissable, mais dans l'âme dont elles sont douées".

Marier la matière à l'esprit

Quant à Nehla Weslati, elle pratique avec talent la céramique. Sa technique, irréprochable, s'accompagne d'une créativité tendre et séduisante à la fois, qui nous propulse dans un monde où la matière et l'esprit s'unissent dans un mariage réussi.

L'exposition sera visible jusqu'au 26 février prochain.

Ronz NEDIM