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En
coopération avec l'ambassade du Canada en Tunisie, l'espace
Caliga a privilégié cette période de festivités
ramadanesques pour programmer une exposition d'envergure.
Depuis le 5 novembre, les peintres canadiens Martine Demers Hafsi,
Colette Gendron et Neïla Ben Ayed (tuniso-canadienne qui exposera
par ailleurs au Diwan Dar Jeld, demain) nous présentent leurs
dernières oeuvres sur les cimaises de cet espace galerie-librairie.
Diplômée
en arts graphiques et en philosophie, Colette Gendron s'est consacrée
depuis quelque temps entièrement à la peinture.
La
peinture : réussir ses règles du jeu
Belle
destinée d’artiste que celle de Colette Gendron qui ne cesse,
toujours librement, de percevoir et d’admirer, d’exprimer et de chanter
la nature. Elle maîtrise des techniques difficiles (entre acrylique
et huile), au service de ses dons les plus sûrs.
Elle
crée des formes en harmonie avec elles-mêmes, elle enchante
le cœur par ses œuvres tendres et sensibles, toujours bien rythmées.
"Ce
qui me pousse à peindre c’est le désir de capter et
de traduire l’émotion et la sensation d’un instant, d’une heure,
d’un jour, d’une saison, d’un temps, voire d’une époque. Cette
volonté d’évocation me sert de fil conducteur dans mes
choix esthétiques", avoue-t-elle.
Une
énergie se dégage des formes et des couleurs illuminant
ses tableaux, soutenant ses propos, menant celui qui regarde là
où elle désire le conduire. Elle célèbre
le miracle des saisons en les réinventant dans ses toiles.
Contemplant ses oeuvres, nous sommes envahis de lumière, de
parfums, de couleurs... "Je veux que chaque étape de coloration
soit parfaite, même si le hasard pourra en faire disparaître
les meilleures parties. Cela fait partie des règles du jeu
que j’accepte". |
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Cette
dimension intemporelle de l'art
Du
Québec, elle est passée au Sénégal puis
au Pakistan pour s’installer enfin en Tunisie en 1995. Un long parcours
donc que celui de Martine D. Hafsi, artiste peintre diplômée
en arts plastiques.
Telle
une exploratrice de l’invisible, elle peint ce qui est là,
sous ses yeux tout en cherchant à révéler l’esprit
des lieux, à dégager l’intensité de l’émotion.
Dans ses toiles, la nature s’exprime dans sa beauté, à
la fois sereine et mélancolique. Et c’est ce mélange
subtil d’une plénitude cachant des mystères enfouis,
qui donne aux toiles de Martine cette dimension intemporelle. Dans
ses œuvres, nous sommes délibérément livrées
au monde onirique, au monde magnifié d’un imaginaire somptueux.
En
parlant d’elle-même elle avoue: "Je suis classée
comme figurative et paysagiste. La nature m’influence beaucoup,
elle me fascine, les arbres en particulier, autant un arbre en fleurs
qu’une souche ou un vieux tronc usé par la mer. Je puise
mes idées et couleurs au gré des balades, des souvenirs,
des voyages et en feuilletant un livre".
La
vision lucide de l'artiste
Quant à Neïla Ben Ayed, diplômée en
arts plastiques de l’université de Montréal, sa technique
picturale est sans faille, à la fois directe et précise.
Elle traduit sa vision lucide de la nature "naturelle"
et humaine.
Ses
touches sont posées sans hésitation, avec la sûreté
de celui qui va directement à l’essentiel.
Elle
peint avec passion lieux et portraits tout en traduisant, sur ses
toiles, la pureté des émotions et la sensibilité
humaine. Ses portraits baignent dans des halos de lumière
en faisant des "prières chaleureuses".
Le
visage de la jeune croyante, reconnaissante, se transforme en un
portrait celui d’une âme qui s'élève par l’esprit.
Une
belle exposition à voir et à revoir jusqu’au 27 du
mois courant.
Ronz
NEDIM
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