Dossier de presse
     
 
  La Presse, samedi 18 octobre 2008
Exposition de groupe à l'espace Caliga
De l'enchantement
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En quête de sensations intérieures et variées, traduisant le réel, l’environnement ou tentant de transcrire un univers fantastique, la peinture se veut avant tout l’expression d’une liberté et une aventure singulière.

C’est cette aventure-là que l’espace Caliga nous offre en partage à travers une exposition collective où talents japonais, irakiens et tunisiens se rencontrent dans la passion et la différence. Il s’agit des artistes plasticiens : Hédi Osawa (Japon), Ali Ridha et Mohamed El Adhami (Irak) et Habib Bouhawel, Adel Megdiche et Khaled Turki (Tunisie).

Des sujets d’une dimension intemporelle

On connaît son amour pour le dessin et particulièrement pour la bande dessinée. On connaît aussi le don qu’il a pour les réaliser.

Mais cette fois-ci, Habib Bouhawel se retrouve dans une écriture renouvelée qui obéit toujours, cependant, à sa première vocation, le figuratif.

Dans ses tableaux, la lumière est omniprésente avec un ciel diaphane.

Un espace infini se déploie autour des sujets, leur donnant une dimension intemporelle.

La femme prédomine dans les tableaux de Bouhawel. Elle est empreinte d’une certaine pudeur; et baigne dans des halos de lumière…Il ne manquerait que de lui créer une histoire…


Grâce et divinité

On ne peut, non plus, rester indifférent devant les sculptures de l’artiste irakien Mohamed El Adhami.

Ce sont des femmes en bronze inspirant la douceur. On les sent quand même habitées par quelque chose…

En les contemplant, elles nous semblent s’élever, (avec cette aile sur la tête ou qui, parfois, la remplace) libérées de toute pesanteur.

Elles flottent tout simplement, au-dessus de la matière, mais semblent pourtant tenir à leurs racines.






 

Leurs courbes sont presque parfaites. Elles nous rappellent tout d’abord les nymphes et les divinités de la Grèce antique, s’arrêtant au bord d’un fleuve, secrètes et intouchables, sensuelles et réservées.

Mystère et raffinement asiatiques


Les tableaux de Hédi Osawa révèlent la magie de l’Asie. Le trait et le graphisme du dessin ne trompent pas.
Une palette dont l’orchestration, juste et raffinée, du trait aux couleurs, évoque la beauté empreinte de mystère. La lumière éclatante, ou tamisée, est au cœur de cette création dont le lyrisme, toujours discret, est servi par la subtilité des couleurs, nuancée de sensibilité.
A travers les sujets traités dans ses toiles (femme vêtue d’un kimono ou un paysage du pays du Soleil levant), on est transporté, de plein gré, dans un univers de mystères, de coutumes, de beauté et de raffinement.

La danse des couleurs


Khaled Turki, lui, est parvenu à une synthèse. D’une manière allusive, il esquisse le sujet qu’il construit rigoureusement, se refusant à une description minutieuse.

Le dessin schématique indique l’essentiel et la gamme colorée engendre la forme dans la multitude de ses accords.

Les rouge, bleu, ocre, ses harmonies tonales de prédilection, travaillées par masses, se fondent, s’interpénètrent, vibrent et créent des compositions vivantes, fougueuses, personnelles, où la primauté est donnée à la couleur qu’il maîtrise si bien.

Entre autres toiles, celles en encre de Chine de Adel Megdiche sont une pure merveille : justesse du trait et raffinement de «l’agencement». Tout comme les œuvres de Ali Ridha (Irak) où la réalité semble toujours surgir d’étranges circonvolutions de nuages colorés, de constellations.

Le lyrisme habite ses œuvres, transfigure le réel et donne aux sujets une allure fantastique.

Venues des méandres cachés de la mémoire et de l’imagination, ces images d’un ailleurs insaisissable, ne laissent pas indifférent.

Une exposition à voir absolument.


Ronz NEDIM