|
On
sait, aujourd'hui, le rôle prépondérant des
galeries privées dans l'épanouissement des arts plastiques.
Dans le Grand-Tunis, celles-ci se sont multipliées à
un rythme effréné, certaines pérennes, d'autres
non. La semaine dernière, à l'espace des beaux-arts
Caliga, coup d'envoi d'une nouvelle exposition, avec des artistes
d'ici et d'ailleurs pour ouvrir la saison, mais, aussi, pour nous
dire adieu ! En effet, Mohamed Ghali et son épouse Martine,
dignes promoteurs de ce haut lieu des arts d'El Menzah VI, se manifestaient
une dernière fois pour… un changement de direction.
Il y a une vingtaine d'années, ils ouvraient une librairie
puis, chemin faisant, Martine, spécialisée dans l'encadrement
des tableaux, y occupait son propre espace. Puis, enfin, l'ouverture
d'une galerie d'art. D'où l'appellation de Caliga : Cadres,
Librairie, Galerie. On sait, depuis, le travail fabuleux, s'agissant
surtout d'une cité plutôt dortoir, entrepris par ce
couple, pour faire voir " la vie en beau " et apporter
un peu de sérénité aux nombreux visiteurs accourus
de toutes parts et de plus en plus fidèles.
|
|
Cette
fidélisation n'a pas fait défaut depuis, surtout que
les nombreuses manifestations artistiques et littéraires,
en présence d'artistes et d'écrivains de notoriété,
n'ont pas manqué de donner à cet espace original une
aura jamais démentie. D'où ces pincements de cœur
à l'annonce du départ du couple pour des vacances
bien méritées et où, comme nous le souligne
Mohamed Ghali : " Nous allons enfin prendre du temps pour nous,
du temps pour vivre pleinement la vie "
Une exposition collective de bonne tenue aussi pour marquer cet
événement : Hédi Ozawa, peintre japonais ;
Ali Ridha, artiste irakien établi en Tunisie, et son compatriote
Mohamed Eladhamy, sculpteur. Enfin, trois plasticiens tunisiens
: Adel Megdiche, Habib Bouhawal et Khaled Turki. De belles œuvres,
pour la plupart, d'un modernisme éclatant. Une sorte de baume
pour atténuer cette tristesse du départ. C'est vrai,
le cœur n'y était pas, ce soir-là…
B.B.N.
|
|