Dossier de presse
     
 
  La Presse, 2009
A travers les galeries
L'adieu à Caliga
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On sait, aujourd'hui, le rôle prépondérant des galeries privées dans l'épanouissement des arts plastiques. Dans le Grand-Tunis, celles-ci se sont multipliées à un rythme effréné, certaines pérennes, d'autres non. La semaine dernière, à l'espace des beaux-arts Caliga, coup d'envoi d'une nouvelle exposition, avec des artistes d'ici et d'ailleurs pour ouvrir la saison, mais, aussi, pour nous dire adieu ! En effet, Mohamed Ghali et son épouse Martine, dignes promoteurs de ce haut lieu des arts d'El Menzah VI, se manifestaient une dernière fois pour… un changement de direction.

Il y a une vingtaine d'années, ils ouvraient une librairie puis, chemin faisant, Martine, spécialisée dans l'encadrement des tableaux, y occupait son propre espace. Puis, enfin, l'ouverture d'une galerie d'art. D'où l'appellation de Caliga : Cadres, Librairie, Galerie. On sait, depuis, le travail fabuleux, s'agissant surtout d'une cité plutôt dortoir, entrepris par ce couple, pour faire voir " la vie en beau " et apporter un peu de sérénité aux nombreux visiteurs accourus de toutes parts et de plus en plus fidèles.

 

Cette fidélisation n'a pas fait défaut depuis, surtout que les nombreuses manifestations artistiques et littéraires, en présence d'artistes et d'écrivains de notoriété, n'ont pas manqué de donner à cet espace original une aura jamais démentie. D'où ces pincements de cœur à l'annonce du départ du couple pour des vacances bien méritées et où, comme nous le souligne Mohamed Ghali : " Nous allons enfin prendre du temps pour nous, du temps pour vivre pleinement la vie "

Une exposition collective de bonne tenue aussi pour marquer cet événement : Hédi Ozawa, peintre japonais ; Ali Ridha, artiste irakien établi en Tunisie, et son compatriote Mohamed Eladhamy, sculpteur. Enfin, trois plasticiens tunisiens : Adel Megdiche, Habib Bouhawal et Khaled Turki. De belles œuvres, pour la plupart, d'un modernisme éclatant. Une sorte de baume pour atténuer cette tristesse du départ. C'est vrai, le cœur n'y était pas, ce soir-là…


B.B.N.